Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1867, tome 3.djvu/312

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
313
SCÈNE II.

tier légitime de ces terres, lequel était un imbécile, et me les a léguées, à moi, son fils aîné. Et à cause de cela, je devrais pleurer sa mort !… Ha ! ha !… Mais, tout le monde sait ça, autant il avait eu de plaisir à me faire, autant il avait pour devoir de me faire une fortune. Je connais la loi sur ce point ; pas un attorney ne me mettrait dedans… Aussi bien, mon oncle est un vieil âne, un admirable sot ; je ferai tourner la broche à ma guise ; je ne veux plus être tenu en tutelle ; je sais suffisamment ce que je puis faire, par l’exemple de mon père. J’ai le droit pour moi à présent. Ah ! je connais ma force maintenant, et je serai assez fort pour tenir tête à ma mère, je vous le garantis.

Il sort.

SCÈNE II.
[Une rue.]
Entrent George Pyeboard et Pierre Escarmouche.
george.

Que faire maintenant, mon vieux guerrier ? Toi qui avais coutume d’être ardent comme un tourne-broche, preste comme un maître d’armes et chatouilleux comme un maître d’école, te voilà réduit au silence comme un sectaire ! La guerre est maintenant assise comme un juge de paix, à ne rien faire. Où sont vos mousquets, vos couleuvrines et vos pistolets ? dans Longlane, en gage, en gage. Maintenant il ne nous reste plus, pour fusils, que les clefs forées, et, pour fusiliers, que les maquereaux, ces sentinelles de la paix, toujours prêtes à donner le signal par des hem ! des hum ! et par des accès de toux vénériens (7). Seulement vous êtes exposés à ce que vos pièces éclatent sur vous ; il y a assez de filles pour y mettre le feu.