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SCÈNE XIV.

la bourgeoise.

Arrête, Alexandre… Sur ma parole, c’est un homme fort distingué ! Quel dommage !… Tiens, mon ami, voici tout l’argent que j’ai sur moi, un couple de shillings, et que Dieu te bénisse !

mathieu.

Que Dieu vous récompense, charmante dame ! Si vous avez une maison amie, un pavillon de jardin, où vous puissiez employer comme votre ami un pauvre gentleman, je suis à vos ordres pour tout service secret.

la bourgeoise.

Merci, mon bon ami… Je t’en prie, laisse-moi voir l’argent que je t’ai donné. Il y a un des deux shillings qui est en cuivre ; rends-les moi, et voici à la place une demi-couronne en or.

Mathieu lui rend l’argent.

Arrière, drôle ! Pour tout service secret ! pour qui donc me prends-tu ? Ce serait un acte pie que de te faire fouetter. Maintenant que j’ai mon argent, je te verrais pendre avant de te donner un penny… Pour tout service secret !… Marchons, mon bon Alexandre.

La bourgeoise et le valet sortent.
mathieu.

Pas de chance ! Je m’aperçois qu’on ne réussit pas — à être déshonnête !… En voici d’autres qui arrivent. Dieu me pardonne ! — Sir Arthur et maître Olivier ! pardieu, je vais leur parler. — Salut, sir Arthur ! salut, maître Olivier !

olivier.

C’est vous, maraud ! allons, mettrez-vous l’épée à la main, faquin ?

mathieu.

Non, maître Olivier ; je ne veux pas me battre avec vous. — Mon Dieu, ce n’était point de ma part mauvaise intention ;