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LE PRODIGUE DE LONDRES.

SCÈNE XIV.
[Londres. Une place sur laquelle est située la maison de Civette.]
Entre Mathieu Flowerdale.
mathieu.

— Il marche toujours, celui qui ne connaît pas la fin de son voyage. — J’ai franchi les limites extrêmes de l’expédient. — Je n’ai plus qu’à m’aller pendre. — Depuis hier deux heures, j’ai vécu — d’un pain d’épices que j’ai eu à un enterrement ; je n’ai trouvé — à boire que dans un cabaret, au milieu de portefaix, seuls capables — de supporter un homme qui, comme moi, n’a pas un denier… — Mais qui vient ici ? — Les deux escrocs qui m’ont gagné tout mon argent ! — Je vais voir s’ils consentiront à m’en prêter.

Entrent Dick et Ralph.

— Eh bien, maître Richard, comment vous portez-vous — Comment vas-tu, Ralph ? Palsembleu ! messieurs, les affaires — vont mal pour moi. Auriez-vous la bonté de me prêter — un ange à vous deux ? Vous savez que vous — m’en avez gagné cent l’autre jour.

ralph.

— Comment, un ange ! que Dieu nous damne, si nous n’avons pas tout reperdu — jusqu’au dernier penny, une heure après que tu étais parti !

mathieu.

— Je vous en prie, prêtez-moi seulement de quoi souper. — Je vous rembourserai, foi de gentleman.

ralph.

— Sur ma parole, nous n’avons pas un farthing, pas un