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SCÈNE XII.

SCÈNE XII.
[Londres. Une rue.]
Entre Mathieu Flowerdale.
mathieu.

— La peste soit du diable, et que le diable emporte les dés ! — Que les dés et le diable aillent à tous les diables ! — De mes cent anges d’or, — il ne me reste plus un denier. — Peste soit du jeu ! Que vais-je faire ? — Je ne puis plus emprunter sur mon crédit. — Parmi mes connaissances, hommes faits ou jeunes gens, — il n’en est pas une à qui je n’aie plus ou moins emprunté. — Je voudrais savoir où je pourrais prendre une bourse bien garnie, — sans me faire pincer. Par le ciel, je vais tenter l’aventure. — Pardieu, voici ma sœur Délia. — Je vais la voler, ma foi.

Entrent Délia et Artichaud.
délia.

— Je t’en prie, Artichaud, ne va pas si vite. — Le temps est chaud, et je suis un peu lasse.

artichaud.

Voyons, mistress Délia, je vous promets que votre guide ne vous fatiguera point ; nous marcherons d’un pas extrêmement modéré.

mathieu.

La bourse ou la vie !

artichaud.

Seigneur Dieu ! au voleur ! au voleur !

Il se sauve.
mathieu, à Délia.

— Allons, allons, votre bourse, madame, votre bourse !