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SCÈNE XI.

perdue. Mais quand les enfants n’en font qu’à leur tête, il faut qu’il leur en cuise.

arthur.

Mais, monsieur, c’est vous qui êtes la principale cause de ses malheurs ; il est donc juste que vous les répariez.

girouette.

En vérité, il le faut, sir Lancelot, il le faut.

lancelot.

Il le faut ! qui pourrait donc m’y contraindre, maître Girouette ? Je puis faire ce que je veux, j’espère.

girouette.

J’en conviens, vous pouvez faire ce vous voulez.

olivier.

— Oui, mais, si vous êtes bien avisé, vous ferez bien — de ne point zeter sur le pavé, pour une mésante boutade — une des plus zolies donzelles qu’on puisse voir — dans un zour d’été. Ze vais vous dire ce que ze vais faire ; — ze vais fouiller la ville dans tous les sens pour voir si — ze puis avoir des nouvelles de Luce, — et essayer de l’enlever à ce coquin, car ze suis — sûr qu’il la conduira à sa perte. — Et sur ce, adieu ! Nous nous retrouverons cez votre zendre Civette.

lancelot.

— Merci, monsieur. Je prends votre avis en très-bonne part.

arthur.

— Je l’aime tant que, pour la retrouver, — pour assurer son bonheur, je donnerais le plus pur de mon sang.

il sort avec Olivier.
lancelot.

Ah ! maître Girouette, — quel malheur que j’aie soustrait ma fille — à maître Olivier, à ce bon chevalier, — pour la livrer à un homme qui n’a rien de bon dans l’âme !