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SCÈNE X.

nom de mon désespoir, au nom de son père, qui est votre frère, — au nom de votre âme qui espère la joie céleste, — ayez pitié de moi, ne perdez pas deux âmes.

l’oncle flowerdale.

— Relevez-vous, belle vierge. Non par égard pour lui, — mais par pitié pour ton malheureux choix, — je le rends à la liberté. Monsieur le shériff, je vous remercie, — Gardes, voici votre pourboire…

À Luce.

— Tiens, mon enfant, accepte cet argent, voici cent anges d’or ; — mais, pour être sûr qu’il ne les gaspillera pas, — je te les confie, Christophe ; tiens, emploie-les avec ménagement, — mais aie soin qu’elle ne manque de rien. — Séchez vos yeux, ma nièce ; ne vous affligez pas trop — pour un homme qui a passé sa vie dans le désordre. — S’il vous traite bien, il se fera des amis ; — s’il vous maltraite, une fin honteuse l’attend.

Il sort.
mathieu.

— Que la peste t’étouffe, vieux fornicateur !… — Allons, Christophe, l’argent ! allons, mon bon Christophe !

le père flowerdale.

Ah ! ma foi, monsieur, vous m’excuserez.

mathieu.

Et pourquoi vous pardonnerais-je, monsieur ? Donne-moi l’argent, vieux coquin, ou je t’y forcerai…

luce, à Mathieu.

De grâce, retenez-vous.

Au père Flowerdale.

Donne-lui l’argent, mon honnête ami.

le père flowerdale.

De tout mon cœur, si vous y consentez.

Il remet l’argent à Mathieu.