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SCÈNE X.

pas mon âme désolée ; — Dieu sait combien mon cœur saigne de sa détresse.

lancelot.

Ah ! maître Girouette ! — Je dois avouer que je l’ai forcée à ce mariage, — abusé que j’étais par ce faux testament.

girouette.

Ah ! il m’a trompé, moi aussi.

lancelot.

— Elle aurait pu vivre comme Délia, dans un heureux état de virginité.

délia.

— Résignez-vous, mon père. Ce malheur arrive trop tard.

lancelot.

— Et dire qu’elle m’a adjuré, qu’elle m’a supplie à genoux, — s’il fallait qu’elle goûtât la triste existence du mariage, — de lui donner pour époux sir Arthur Greenshield !

arthur.

— Et vous n’avez fait qu’aggraver son malheur et le mien.

lancelot, à sir Arthur.

— Oh ! vous pouvez encore la prendre, prenez-la.

arthur.

Moi ! non pas !

lancelot.

Ou bien vous, maître Olivier, acceptez mon enfant, et la moitié de ma fortune est à vous.

olivier.

Non, monsieur, ze ne violerai point les lois.

luce.

Ne craignez rien ; je ne vous importunerai pas.

délia.

Pourtant, ma sœur, n’allez pas, dans cette exaltation, courir tête baissée à votre ruine. Vous pouvez l’aimer, sans le suivre.