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LE PRODIGUE DE LONDRES.

caution, c’est tout ce que je vous demande. — Vous, frère Civette, et vous, maître Girouette, offrez-moi — seulement votre caution ; qu’on me paie — l’argent de la dot ; et nous monterons à cheval ; — et vous verrez par vos yeux — comme mes pauvres tenants vont me faire fête. — Servez-moi seulement de caution ; faites seulement cela.

À son oncle.

— Je suppose, avide moucheron, que leur caution vous suffira.

l’oncle.

Oui, monsieur ; je n’en demande pas une meilleure.

lancelot, à Mathieu.

— Non, monsieur, vous n’aurez ni ma caution, ni la sienne, — ni celle de mon fils Civette ; je ne veux pas être filouté, moi. — Shériff, emmenez votre prisonnier ; je ne veux plus avoir rien de commun avec lui. — Que son oncle fasse de faux dés avec ses faux os ; — je ne veux plus avoir affaire à lui. Bafoué, dupé et outragé ! — Allons, ma fille, si tard qu’il soit, ceci tombe à propos : — tu ne vivras pas avec lui dans l’enfer de la mendicité !

luce.

— Il est mon mari, et le ciel sait — avec quelle répugnance je suis allée à l’église ; — mais vous m’avez obligée, vous m’avez forcée à cette union. — Le saint prêtre vient tout à l’heure de prononcer ces paroles : — « Tu n’abandonneras pas ton époux dans la détresse. » — Maintenant, mon devoir est de l’assister, et non de partir avec vous.

lancelot.

— Assister un fourbe ! sous peine de ma malédiction, abandonne-le.

luce.

— Aujourd’hui même vous me l’avez fait épouser, sous peine de votre malédiction ! — Je vous en prie, n’accablez