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SCÈNE IX.

Entrent Mathieu Flowerdale et le père Flowerdale.

Bonjour, maître Flowerdale.

mathieu.

Bonjour, bon sir Lancelot, bonjour, maître Girouette. Sur ma parole, messieurs, j’étais en train de lire Nick Machiavel ; je le trouve bon à connaître, et non à suivre. Un empoisonneur d’humanité ! J’ai fait de lui quelques extraits textuels. Et comment va sir Lancelot ? Hein ! comment va ? Monde fou, où les hommes ne sauraient vivre tranquilles !

lancelot.

Maître Flowerdale, j’ai appris qu’il y a quelques dissentiments entre l’homme du Devonshire et vous.

le père flowerdale.

Eux, monsieur ! ils sont aussi bons amis que possible.

lancelot.

Cette dénégation est une sorte d’échappatoire ; il y a dans votre silence une générosité qui n’est que trop rare. Mais, monsieur, j’ai entendu dire cela, à mon grand regret.

mathieu.

Il n’y a rien de pareil, sir Lancelot, sur ma parole d’honnête homme.

lancelot.

Eh bien, je vous crois, si vous me donnez votre parole qu’il n’y a rien de pareil.

mathieu.

Non, je n’en donne point ma parole ; vous ne m’imposerez point une si stricte condition. S’il y a entre nous quelque chose, c’est qu’il y a quelque chose ; s’il n’y a rien, c’est qu’il n’y a rien. Qu’il y ait quelque chose ou qu’il n’y ait rien, peu importe.

lancelot.

Je conclus de ceci qu’il y a quelque chose entre vous, et j’en suis désolé !