Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1867, tome 3.djvu/243

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
244
LE PRODIGUE DE LONDRES.

olivier.

Eh ! ze ne veux pas le tuer, mais, morbleu ! ze veux l’étriller d’importance. Et sur ce, Dieu soit avec vous, mon père. À demain !

Il sort.
lancelot.

Qui eût cru qu’il fût à ce point enragé ? Viens ici, Artichaud, mon fidèle serviteur.

Entre Artichaud.
artichaud.

Eh bien, qu’y a-t-il ? Quelque querelle sous roche, je gage.

lancelot.

Va, fais-moi fourbir à neuf ton épée et raccommoder ton bouclier. Oh ! ce coquin, ce fripon d’Asphodèle, quel service il m’aurait rendu ici ! mais je compte sur toi.

artichaud.

Oui, voilà bien votre habitude, à vous autres, gens de qualité, quand vous avez besoin d’un bon serviteur. Oh ! si j’avais Asphodèle ! Oh ! où est-il ? Mais, si vous êtes de mauvaise humeur, pour un fétu, à la porte le drôle, et vous le chassez en lui retroussant sa cotte par-dessus les oreilles. Tel est votre caractère à vous tous.

lancelot.

Oh ! Que n’ai-je là ce coquin, ce luron d’Asphodèle !

artichaud.

Oui, voilà la chose : nos gages d’une année suffisent à peine à payer les épées que nous brisons et les boucliers que nous usons dans vos querelles. Mais moi, je ne me bats pas si Asphodèle est de l’autre côté ; ça, c’est décidé.

lancelot.

Ce n’est pas le cas, l’ami. Tiens tes armes prêtes, et sois