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SCÈNE I.

l’oncle flowerdale, à un domestique.

Qu’on donne à mon neveu de la petite bière.

mathieu.

Ah ! voilà que vous tournez la chose en plaisanterie. Par la lumière du jour, je devrais me rendre à cheval à la foire de Croydon, pour y rencontrer sir Lancelot Spurcock, et j’obtiendrais certainement sa fille Luce ; mais, faute de dix misérables livres sterling, un homme perdra neuf cent quatre-vingts et quelques livres, et en outre une amie de tous les jours. Par cette main levée, mon oncle, c’est vrai.

l’oncle flowerdale.

À vous entendre, tout ce que vous dites est vrai.

mathieu.

Voyez donc, mon oncle ; vous aurez ma signature, et celles de Tom White, de James Brock et de Nick Hall, les meilleurs hommes de cape et d’épée de toute l’Angleterre. Je veux que nous soyons damnés si nous ne vous rendons pas votre argent. Le pire d’entre nous ne se damnerait pas pour dix livres, pour une niaiserie de dix livres !

l’oncle flowerdale.

Neveu, ce n’est pas la première fois que je me suis fié à vous.

mathieu.

Eh bien, fiez-vous à moi cette fois encore ; vous ne savez pas ce qui peut arriver. Si seulement j’étais sûr d’une chose, ça me serait égal, je n’aurais pas besoin de vos dix livres. Mais le malheur est qu’on ne peut pas se faire croire.

l’oncle flowerdale.

Expliquez-vous, mon neveu.

mathieu.

Morbleu, mon oncle, voici. Pouvez-vous me dire si la Catherine Hew est de retour, ou non ?

l’oncle flowerdale.

Oui, elle est de retour.