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SCÈNE I.

le père flowerdale.

Sur ma parole, ce n’est pas là non plus un grand malheur ; car, s’il fait du tapage et s’il est battu pour ça, il ne peut que s’amender. Quoi de plus efficace qu’une correction pour ramener à la vertu un homme ou un enfant ?… Quel autre défaut le domine ?

l’oncle flowerdale.

C’est un grand buveur, et qui va même jusqu’à s’oublier lui-même.

le père flowerdale.

À merveille ! le vice est bon à oublier. Qu’il boive toujours, pourvu qu’il n’avale pas les églises… Si tel est son pire défaut, je suis plutôt tenté de m’en réjouir. A-t-il d’autres travers ?

l’oncle flowerdale.

Frère, c’est un garçon qui emprunte de tous côtés.

le père flowerdale.

Eh ! vous le voyez, la mer fait de même ; elle emprunte aux plus petits cours d’eau du monde pour s’enrichir.

l’oncle flowerdale.

Oui, mais la mer rend ce qu’elle emprunte, et c’est ce que ne fait jamais votre fils.

le père flowerdale.

La mer ne rendrait rien non plus, si elle était à sec comme mon fils.

l’oncle flowerdale.

Ainsi, mon frère, je vois que vous approuveriez ces vices de votre fils, plutôt que de les condamner.

le père flowebdale.

Non, ne vous méprenez pas sur ma pensée, mon frère. Si je pallie pour le moment, comme des choses sans importance, des vices qui ne sont encore qu’en germe, je n’en serais pas moins navré de les voir à jamais dominer mon fils.

On frappe.