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SCÈNE XIV.

bedford.

— À Lambeth ? c’est bien. Qu’on me donne une plume et de l’encre… — Je pourrais bien là dire à Cromwell tout ce que j’ai à lui dire, — mais je craindrais, s’il y venait, que ce ne fût notre dernier entretien…

Il écrit une lettre.
Au messager.

— Tiens, prends cette lettre et remets-la à lord Cromwell. — Prie-le de la lire, dis-lui qu’elle l’intéresse profondément. — Va, pars, mets toute la promptitude possible. — Moi, je vais à Lambeth, — homme désespéré !

Il sort.
Cromwell rentre avec sa suite.
cromwell.

— La barque est-elle prête ? Je vais droit à Lambeth ; — et, si cette affaire est terminée aujourd’hui, — je me reposerai demain de toutes mes fatigues.

Au messager qui l’aborde.

— Eh bien, l’ami, as-tu quelque chose à me dire ?

le messager, lui remettant un pli.

— Seigneur, voici une lettre de milord Bedford.

cromwell, mettant la lettre dans sa poche.

— Ah ! excuse-moi auprès de ton maître, mon ami. — Tiens ! prends ces angelots et bois-les pour ta peine.

Il jette sa bourse au messager.
le messager.

— Le comte prie votre grâce de lire cette lettre, — qui, dit-il, vous intéresse vivement.

cromwell.

— Promets-lui de ma part que je la lirai. Adieu. — Dis-lui que demain il aura de mes nouvelles. — En avant, vous autres, à Lambeth !

Ils sortent.