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LA VIE ET LA MORT DE THOMAS CROMWELL.

gardiner.

— Non, pas tout seul, milords. J’ai la tête troublée. — Vos seigneuries se demandent, je le vois, pourquoi je les ai mandées — ainsi en toute hâte. Venez-vous d’auprès du roi ?

norfolk.

— Oui. Nous l’avons laissé seul avec Cromwell.

gardiner.

— Ah ! dans quel temps périlleux nous vivons ! — D’abord Thomas Wolsey ! il a déjà disparu. — Puis Thomas Morus ! celui-là a suivi l’autre. — Maintenant reste un autre Thomas, — bien pire que les deux autres réunis, milords ! — Et si nous ne nous hâtons pas d’attaquer celui-ci, — je crains qu’il n’arrive malheur au roi et au pays tout entier.

bedford.

— Un autre Thomas ! Dieu veuille que ce ne soit pas Cromwell !

gardiner.

— Milord de Bedford, il s’agit du traître Cromwell.

bedford.

— Cromwell félon ! Mon cœur ne le croira jamais.

suffolk.

— Milord de Winchester, quelle présomption, — quelle preuve avez-vous de sa trahison ?

gardiner.

— Elle n’est que trop évidente.

Au valet resté à la porte, en dehors.

Faites entrer les hommes.

Entrent les témoins.
gardiner, désignant les témoins.

— Ces hommes, milords, affirment sous serment — avoir entendu lord Cromwell dans son jardin — souhaiter qu’un