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LA VIE ET LA MORT DE THOMAS CROMWELL.

LE VIEUX CROMWELL, essuyant une larme.

— Qu’il serait doux de mourir en ce moment, — où l’allégresse fait ruisseler une telle averse de joie !

Il sort.
NORFOLK, à Gardiner.

— Cette piété filiale lui prête je ne sais quelle grâce.

cromwell.

— Allons ! en avant, car le temps marche à grands pas !

Tous sortent, excepté Friskibal.
friskibal.

— Je me demande ce que ce seigneur peut me vouloir ; — pourquoi son valet m’a-t-il si strictement enjoint de rester ici ? — Je ne l’ai jamais offensé, que je sache. — N’importe, bonne ou mauvaise, je risque l’aventure. — Il ne pourra jamais m’arriver rien de pire que ma situation.

Entrent Banister et mistress Banister.
banister.

— Allons, il me semble qu’il est déjà l’heure. — Maître Newton et maître Crosby m’ont fait savoir — hier soir qu’ils viendraient dîner chez moi — en apportant leur billet. Cours vite à la maison, je t’en prie, — et veille à ce que tout soit prêt.

mistress banister.

— Ils seront les bienvenus, mari. Je vais en avant.

Apercevant Friskibal.

— Mais quel est cet homme ? maître Friskibal !

Elle court à lui et l’embrasse.
banister.

— Dieu du ciel ! c’est ce cher monsieur Friskibal ! — Quel accident, monsieur, vous a réduit à cette extrémité ?

friskibal.

— Le même qui vous avait réduit à la misère.