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LA VIE ET LA MORT DE THOMAS CROMWELL.

seely.

— Tu n’es donc pas changé ! tu es toujours le bon Tom d’autrefois ! — À présent, que Dieu te bénisse, bon lord Tom ! — Rentrons, Jeanne, rentrons. Nous dînons avec milord Tom aujourd’hui. — La semaine prochaine, tu iras — chercher notre vache. Au logis, Jeanne, au logis ! —

jeanne.

— Dieu te bénisse, mon bon lord Tom. — Je puis aller chercher ma vache, à présent.

Seely et sa femme sortent.
Entre Gardiner.
CROMWELL, désignant Friskibal à Hodge.

Maraud, va trouver là-bas cet étranger, et dis-lui que je désire le garder à dîner : j’ai à lui parler.

GARDINER, bas à Norfolk.

Milord de Norfolk, voyez-vous l’embarras qu’il fait ? Quelle ostentation ! mais gare la fin, milord, gare la fin !

norfolk.

— Il a fait quelque chose qui me déplaît fort, je vous jure. — Mais, patience ! le roi l’aime trop encore.

cromwell.

— Bonjour à milord de Winchester ! — Vous m’en voulez, je le sais, pour les terres des abbayes.

gardiner.

— N’ai-je pas raison, quand la religion est outragée ? — Vous n’aviez pas d’excuse d’agir ainsi.

cromwell.

— Si fait ! mon but, c’est la destruction de l’antéchrist — et de son ordre papiste dans notre royaume. — Je ne suis pas ennemi de la religion, — mais ce que j’ai fait est pour le bien de l’Angleterre. — À quoi ces terres servaient-elles, sinon à nourrir — un tas d’abbés fainéants et de moines repus ? — Jamais ils ne labouraient ni ne semaient, et pourtant ils récoltaient — la substance de tout le pays,