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SCÈNE VIII.

SIR THOMAS MORUS, à Cromwell.

— Milord, vous êtes un conquérant royal : — vous avez pris un homme, outre ce bon dîner.

À sir Christophe.

— Ah ! chevalier, ne nous prie plus de venir : — si nous venions souvent, tu pourrais mettre la clef sous la porte.

le cardinal.

— Sir Christophe, quand tu m’aurais donné — la moitié de tes terres, tu ne m’aurais pas fait — plus de plaisir qu’en me cédant cet homme. — Ma pensée, enfant, épèle ceci dans l’avenir, — que sa fortune va bien vite s’élever encore. — Le vrai talent est le foyer des honneurs. — Sur ce, mon cher Maître des Rôles, adieu !

sir christophe.

Adieu, Cromwell.

cromwell.

— Cromwell prend congé de vous, — de vous qu’il ne cessera jamais d’aimer ni d’honorer.

Tous sortent. La musique joue au moment du départ.
Entre le Chœur.
le chœur.

Maintenant commence la plus haute fortune de Cromwell.
Wolsey, qui l’aimait comme il aimait la vie,
Lui a confié tous ses trésors.
Wolsey meurt, et Gardiner, son secrétaire,
Est créé évêque de Winchester.
Pardonnez-nous de passer sous silence la vie de Wolsey,
Car le sujet de notre pièce est la mort de Cromwell.
Asseyez-vous maintenant pour voir la suprême grandeur de Cromwell,
Et, après son élévation, sa chute soudaine.
Pardonnez-nous les imperfections passées
Et espérez que le meilleur viendra en dernier.