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SCÈNE V.

mistress banister.

— Tes œuvres sont infinies, Dieu grand qui es au ciel !

le gouverneur.

— On m’a dit que ce Bagot était un riche gaillard.

bowser.

— Oui, vraiment. Quand ses biens ont été saisis, — on a trouvé chez lui, en joyaux, en espèces, en argenterie, — une valeur de cinq mille livres. — Son mobilier, valant largement la moitié de cette somme, — avait été confisqué au profit du roi. — Mais le roi en a libéralement fait don aux marchands d’Anvers, — et les marchands, dans une généreuse pensée, — ont cédé les biens de ce Bagot à un membre de leur compagnie, — un homme ruiné par les hasards des mers, — dont ce présent va relever la fortune. — Son nom est Banister.

le gouverneur.

— Maître Bowser, par cette heureuse nouvelle, vous avez ramené deux personnes des portes de la mort. — Voici ce Banister, et voici sa femme.

BOWSER, à Banister.

— Monsieur, je suis content de cette bonne fortune, — qui me permet d’être près de vous un messager de consolation.

banister.

— Vous avez rendu la vie à un homme regardé comme mort. — Cette nouvelle m’a ressuscité !

mistress banister.

— Merci d’abord à mon Dieu, et puis à mon roi souverain, — et enfin à vous qui m’apportez la bonne nouvelle.

le gouverneur.

— Les cent livres qui me sont dues — pour avoir trouvé Bagot, je vous les abandonne absolument.