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LA VIE ET LA MORT DE THOMAS CROMWELL.

Aux deux exempts.

— Arrêtez, officiers : voilà pour votre peine. Partez.

À Banister.

— Quant à vous, vous savez que vous me devez deux mille livres. — Tenez, voici ma main. Si jamais Dieu vous en donne les moyens — et vous replace dans votre situation première, — payez-moi, mais si votre fortune reste sombre, — je jure de ne jamais vous demander un écu. — Je n’ai jamais fait de mal à un homme accablé ; — car Dieu sait ce qui peut m’arriver à moi-même.

banister.

— Cette faveur inattendue, imméritée, — fait intérieurement saigner mon cœur de joie. — Que jamais rien ne me réussisse, — si j’oublie le service que vous venez de me rendre !

mistress banister.

— Mes enfants, dans leurs prières de nuit et de jour, — prieront pour votre succès et votre bonheur.

friskibal.

— Je vous remercie tous deux. De grâce, venez dîner avec moi. — Dans trois jours, si Dieu me prête vie, — je repars pour Florence, ma patrie ! — Tenez, Bagot, voici votre pourboire, — quoique vous l’ayez bien mal gagné. — À l’avenir, n’ouvrez pas votre cœur à des desseins si cruels ; — soyez sûr que le mal que vous faites sera puni. — Souvenez-vous de ce que je vous dis, Bagot, et adieu ! — Allons, maître Banister, venez avec moi ; — vous aurez un menu bien ordinaire, mais une cordiale bienvenue.

Tous sortent excepté Bagot.
bagot.

— Peste soit de vous ! que ce soit votre dernier repas ! — Est-ce là la récompense de toutes mes peines ? — Que la ruine vous accable tous ! — Lui qui avait l’habitude de