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LA TRAGÉDIE DE LOCRINE.

SCÈNE XXII.
[Un palais.]
Entrent Locrine, Estrilde, Sabren, Assarachus et des soldats.
locrine.

— Dis-moi, Assarachus, les rustres de Cornouailles — ont-ils envahi la Mercie en si grand nombre, — et y ont-ils planté leurs tentes — si près de notre royale résidence ?

assarachus.

— Il est vrai, monseigneur ; et ils prétendent incontinent — jeter un défi à votre majesté.

locrine.

— Je ris, quand je pense que Guendeline — a eu le courage de prendre les armes contre moi.

estrilde.

— Hélas ! monseigneur, le cheval s’emporte, — quand l’éperon l’écorche jusqu’aux os ; — la jalousie, Locrine, a un terrible aiguillon.

locrine.

— Est-ce ton avis, Estrilde, modèle de beauté ? — Eh bien, nous allons mettre sa colère à l’épreuve, — et lui faire savoir que Locrine ne saurait endurer ses bravades. — En avant, Assarachus ! ouvre la marche, — et conduis-nous vers son fier pavillon.

Ils sortent.

SCÈNE XXIII.
[Les bords de la Severn.]
Tonnerre et éclairs. Entre le spectre de Corinéius.
le spectre.

— Voyez, la voûte du ciel azuré — exhale de tristes sanglots, de douloureux soupirs, — annonçant la chute de