sures ? — Est-ce là l’honneur réservé à mes labeurs passés ? — Ah ! par mon épée, Locrine, je te le jure, — tu me paieras cet outrage.
— Mon oncle, faites-vous à votre royal souverain l’injure — de croire que nous ne sommes qu’un zéro à cette cour ? — Vous me reprochez vos services ! — Eh ! mais vous n’avez fait que le devoir d’un sujet. — Nous savons, nous savons tous, que vous avez été suffisamment récompensé — de ce que vous avez fait pour notre feu père.
— Arrière, superbe petit maître ! tu me braves ! — Eh bien, tout empereur que tu es, sois sûr — que ton audace ne sera pas impunie.
— Pardonnez, mon frère ! Noble Corinéius, — pardonnez pour cette fois. Réparation vous sera faite.
— Mon oncle, rappelez-vous les dernières paroles de Brutus, — et avec quelle insistance il vous prie d’aimer son fils. — Que votre âme ne se courrouce point ainsi d’un tort — qui n’est pas encore irrémédiable.
— Eh bien, Locrine, tiens ! je me réconcilie avec toi. — Mais, si tu aimes ta vie, aime ta femme. — Si tu violes tes engagements, — une sanglante vengeance tombera sur ta tête. — Allons, retournons à la majestueuse Troynovant, — où tous ces différends vont être aplanis.
— Que des millions de démons poursuivent ton âme ! — Que des légions d’esprits tourmentent ton fantôme impie ! — Que dix mille supplices broient tes ossements maudits ! — Que tout ce qui respire — devienne l’instrument et l’agent de ta mort !