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SCÈNE VII.

Tous ceux qui le contemplaient, astres inférieurs, — inclinaient leur couronne devant sa suprématie ; — tandis que son fils n’est qu’un ver luisant dans la nuit, — lequel brille dans l’ombre, mais non dans la lumière. — Aussi bien je vois que le Temps est le souverain des hommes, — car il est leur créateur, comme il est leur tombeau, — et il leur octroie ce qu’il veut, non ce qu’ils demandent.

simonide.

Eh bien, êtes-vous joyeux, chevaliers ?

premier chevalier.

— Qui pourrait être autrement en votre royale présence ?

simonide.

— Eh bien, avec une coupe remplie jusqu’au bord, (que vos rasades soient à la hauteur des lèvres aimées de vos maîtresses), — nous vous portons cette santé.

les chevaliers.

Nous remercions votre grâce.

simonide.

Mais arrêtez un peu.

Montrant Périclès.

— Ce chevalier là-bas reste, il me semble, par trop mélancolique : — on dirait que les fêtes de notre cour — ne lui offrent rien qui soit digne de son mérite. — Ne le remarquez-vous pas, Thaïsa ?

thaïsa.

Qu’est-ce que — cela me fait, mon père ?

simonide.

Oh ! écoutez, ma fille ; — les princes ici-bas doivent ressembler aux dieux d’en haut, — qui dispensent leurs générosités à quiconque — vient les honorer ; et les princes qui n’agissent pas ainsi — sont comme des moucherons qui font grand bruit et qui, une fois tués, — surprennent par leur petitesse. — Donc, pour charmer sa rêverie, dis-lui — que nous buvons ce hanap de vin à sa santé.