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SCÈNE IV.

gés d’une guerre, — d’une expédition sanglante qui vous menace de la ruine ; — ils sont chargés de blé pour vous procurer le pain nécessaire, — et rendre la vie à ceux qui sont à demi morts de faim.

tous.

— Que les dieux de la Grèce vous protègent ! — nous prierons pour vous.

périclès.

Levez-vous, je vous prie, levez-vous ; — nous ne demandons pas des hommages, mais de l’affection, — et un havre pour nous, nos vaisseaux et nos hommes.

clèon.

— S’il en est ici qui se refusent à votre demande — ou qui vous payent, mentalement d’ingratitude, — fût-ce nos femmes, nos enfants, ou nous-mêmes, — que la malédiction du ciel et des hommes punisse leur vilenie ! — Jusqu’alors, (et cela n’arrivera jamais, j’espère), — que votre grâce soit la bienvenue dans notre ville et parmi nous.

périclès.

— Nous agréons cette bienvenue ; réjouissons-nous ici quelque temps, — jusqu’à ce que nos étoiles, encore menaçantes, nous accordent un sourire.

Ils sortent.
Entre Gower.
gower.

Vous venez de voir là un puissant roi
Entraîner sa fille à l’inceste,
Et un prince meilleur, un bénin seigneur,
Se faire vénérer par ses actes et ses paroles.
Patientez donc, comme le doivent des hommes,
Jusqu’à ce qu’il ait échappé à l’adversité.
Je vous montrerai les couronnés du malheur
Perdant un fétu et gagnant une montagne.