Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 2.djvu/382

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
384
PÉRICLÈS, ÉDOUARD III ET ARDEN DE FEVERSHAM.

que le roi d’Écosse fût mené par devers madame la reine, qui se tenoit encore en la cité de Berwick. Ceux qui là étaient furent tous appareillés d’aller avec Jean de Copland et lui faire compagnie ; et emmenèrent le roi d’Écosse jusques en la cité dessus dite. Si le présenta de par le roi d’Angleterre, ledit Jean à madame la reine, qui par avant en avoit été moult courroucée sur Jean ; mais la paix en fut lors faite… Madame d’Angleterre, par le bon conseil de ses hommes, fit mettre au fort châtel de Londres le roi d’Écosse, et puis entendit à ordonner ses besognes, ainsi que celle qui vouloit passer la mer et venir devant Calais, pour voir le roi son mari et le prince son fils.

(Chronique de Froissart.)

(12) Macbeth fait une réflexion analogue lorsqu’il dit après le meurtre de Banquo : « Je suis allé si loin dans le sang que j’aurais autant de peine à reculer qu’à avancer. »

(13) On se rappelle ici le sonnet XVII, adressé par Shakespeare à son infidèle maîtresse : « J’ai juré que tu étais blanche et cru que tu étais radieuse, toi qui es noire comme l’enfer et ténébreuse comme la nuit. »

(14) I am your beadsam, bound to pray for you. De même, dans les Deux gentilshommes de Vérone, Protée dit à Valentin :

Commend thy grilefuance to my holy prayers,
For I will be my beadsman, Valentine.

« Recommande ton chagrin à mes saintes prières, car je serai ton aumonier, Valentin. »

(15) Pour apprécier cette plaisanterie du batelier, il faut se souvenir de ce que dit, dans la farce du Songe d’une nuit d’été, le personnage chargé de représenter la lune : « Tout ce que j’ai à vous apprendre est que cette lanterne est la lune ; moi, je suis l’homme dans la lune, et ce fagot d’épines est mon fagot d’épines. »