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SCÈNE XIV.

bradshaw.

— Ma foi, ami Michel, tu dis vrai, — Éclaire-nous donc. je te prie, et prête-nous un falot.

alice.

— Michel, conduisez-les jusqu’à la porte, mais ne vous attardez pas ; — vous savez que je n’aime pas être seule.

Sortent Bradshaw, Adam et Michel.

— Toi, Suzanne, va dire à ton frère de venir… — Mais pourquoi viendrait-il ? Ici il n’y a rien à craindre. — Reste, Suzanne, reste, et conseille-moi.

suzanne.

— Hélas ! moi, conseiller ! La frayeur me paralyse l’esprit.

Elles ouvrent la porte du comptoir et regardent le cadavre d’Arden.
alice.

— Vois, Suzanne, vois ton ancien maître étendu là, — ce cher Arden, souillé de sang et de caillots affreux.

suzanne.

— Mon frère, vous et moi, nous nous repentirons de cette action.

alice.

— Allons, Suzanne, aide-moi à emporter son corps, — et que nos larmes amères soient ses obsèques.

Entrent Mosby et Greene.
mosby.

— Eh bien, Alice, où voulez-vous le porter ?

alice.

— C’est donc toi, cher Mosby ? Alors pleure qui voudra ! — J’ai tout ce que je désire, puisque je jouis de ta vue.

greene.

— Il est urgent que nous soyons sur nos gardes.

mosby.

— Oui, car Francklin croit que nous l’avons assassiné.