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SCÈNE XIII.

arden.

— Mais est-il bien vrai que ni toi, ni lui, — vous ne pensiez à mal en agissant ainsi ?

alice.

— Que le ciel soit témoin de l’innocence de nos pensées !

arden.

— Alors excuse-moi, chère Alice, — et pardonne cette faute, — oublie-la seulement, et elle ne se renouvellera plus. — Impose-moi une pénitence, et je l’accomplirai ; — car je trouve dans ton mécontentement une mort, — oui, une mort plus cruelle que la mort elle-même.

alice.

— Ah ! si tu m’avais aimée comme tu le prétends, — tu aurais fait attention aux paroles de ton ami, — qui, partant d’ici blessé, disait — avoir reçu ce coup uniquement cause de ma folle idée. — Et, si tu avais eu le regret profond de ton erreur, — tu l’aurais suivi, tu l’aurais fait panser, — et tu lui aurais demandé pardon du mal que tu lui as causé. — Mon cœur ne sera soulagé que quand tu auras fait cela.

arden.

— Calme-toi, chère Alice, ta volonté sera exaucée. — Quoi qu’il en soit, je t’ai outragée, — j’ai blessé un ami, et le remords me punit de mon tort. — Viens toi-même avec moi, — et sois médiatrice entre nous deux.

francklin.

— Comment, maître Arden ! Savez-vous ce que vous faites ? — Vous allez assister celui qui vous a déshonoré !

alice, à Francklin.

— Quoi ! peux-tu prouver que j’ai été infidèle ?

francklin.

— Mosby ne s’est-il pas moqué de votre mari en lui parlant de cornes ?