Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 2.djvu/312

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
314
ARDEN DE FEVERSHAM.

lant, — je doutais encore si je dormais ou non, — tant cette fantastique alerte m’avait fait d’impression. — Dieu veuille que cette vision ne m’annonce pas de malheur !

francklin.

— Ce songe a pour cause la frayeur de Michel — qui, éveillé par le bruit, même qu’il a fait, — n’a pu donner de repos à ses sens troublés. — Voilà, je vous assure, d’où est venu votre rêve.

arden.

— C’est possible. Que Dieu arrange tout pour le mieux, — mais mes rêves n’ont que trop souvent présagé la vérité.

francklin.

— Ceux qui tiennent note de leurs visions nocturnes, — peuvent y ajouter foi une fois sur vingt ; — mais n’en fais rien. Chimère que tout cela !

arden.

— Venez, maître Francklin, nous allons faire un tour à Saint-Paul, — et nous dînerons ensemble à l’ordinaire ; — puis, suivant les renseignements de mon valet, nous gagnerons le quai, — et nous descendrons avec la marée jusqu’à Feversham. — Dites, maître Francklin, est-ce convenu ?

francklin.

À votre guise, monsieur. — Je vous tiendrai compagnie.

Ils sortent.

SCÈNE VII.
[[Aldersgate-Street. D’un côté la maison, de maître Francklin. De l’autre, un cabaret.]
Michel entre sur la scène par la porte de la maison. Greene, Blackwill et Shakebag entrent par la porte du cabaret.
blackwill.

— Dégaîne, Shakebag ; car voilà ce coquin de Michel.