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ARDEN DE FEVERSHAM.

Voyons, les portes sont-elles bien fermées, et tout est-il en sûreté ?

michel.

— Je ne saurais dire, je crois avoir fermé les portes.

arden.

— Je n’aime pas cela ; je vais moi-même m’en assurer… — Sur ma parole, les portes, n’étaient pas verrouillées ! — Cette négligence est loin de me satisfaire. — Allez vous coucher, et si vous tenez à ma faveur, — ne me jouez plus de pareils tours… — Venez, maître Francklin, allons nous mettre au lit.

francklin.

— Oui, ma foi ; l’air est très-froid… — Bonsoir, Michel. Je t’en prie, ne fais plus de rêves.

Ils sortent.

SCÈNE V.
[Londres. Devant la maison d’Aldersgate-Street.]
Entrent Blackwill, Greene et Shakebag.
shakebag.

— La nuit noire a enfoui les joies du jour ; — les ténèbres flottantes balayent la terre, — et, dans les plis sombres de leur robe brumeuse, — nous dissimulent aux yeux du monde. — Doux silence où nous triomphons ! Les minutes paresseuses ralentissent leur marche, — comme si elles craignaient d’offrir leur tribut à l’heure, — avant que le projet qui nous tient en éveil soit accompli, — et qu’Arden soit lancé dans la nuit éternelle ! — Greene retirez-vous, et promenez-vous aux alentours ; — dans une heure environ, revenez, — et nous vous donnerons la preuve de sa mort.