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SCÈNE III.

SCÈNE III.
[Londres. Devant la cathédrale de Saint-Paul.]
Entre Michel.
michel.

— J’ai sur moi une lettre — qui va porter un coup au peintre. La voici.

Entrent Arden et Francklin qui écoutent la lecture de la lettre.

Avec l’offre de mon hommage, mistress Suzanne, et dans l’espérance que, grâce à Dieu, vous êtes en bonne santé, comme il est vrai que moi, Michel, j’ai présidé à la confection de cette missive, ceci est pour vous certifier que, de même que la tourterelle fidèle demeure seule quand elle a perdu son mâle, de même moi, désolé de votre absence, je ne fais qu’errer en tous sens dans Saint-Paul, si bien qu’un jour je suis tombé endormi et j’ai perdu les pantoufles de mon maître. Ah ! mistress Suzanne, supprimez ce misérable peintre, coupez-lui les jarrets par la sombre mine de votre visage renfrogné, et pensez à Michel qui, enivré de la lie de votre faveur, doit tenir à votre amour comme un emplâtre de poix à l’échine d’un cheval écorché. Espérant ainsi que vous laisserez ma passion pénétrer ou plutôt impétrer la merci de vos mains indulgentes, je finis.

Votre Michel qui n’est Michel qu’à cette condition.
arden.

Comment ! méchant maraud, — vous voilà à flâner, quand vous savez que mes affaires — réclament un prompt départ pour le Kent !