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ARDEN DE FEVERSHAM.

tuer ton propre père pour hériter de son bien, nous nous chargeons de l’occire.

shakebag.

Oui, ta mère, ta sœur, ton frère, toute ta famille.

greene.

Eh bien, voici la chose : Arden de Feversham m’a fait un si grand tort dans l’affaire des terres de l’abbaye, que sa mort est la seule vengeance qui puisse me satisfaire. Voulez-vous le tuer ? Voici les anges. Je dresserai moi-même le plan du meurtre.

blackwill.

Ne me flanque pas de plan, donne-moi l’argent, et, la première fois qu’il s’arrête à pisser contre un mur, je le tue d’un coup de poignard.

shakebag.

Où est-il ?

greene.

Il est maintenant à Londres, dans Aldergate-Street.

shakebag.

Il est mort, comme s’il avait été condamné par acte du Parlement, dès qu’une fois, Blackwill et moi, nous aurons juré sa mort.

greene.

Voici dix livres. Quand il sera mort, vous en aurez vingt de plus.

blackwill.

Les doigts me démangent d’étreindre le maroufle ! Ah ! si je pouvais avoir de l’ouvrage comme ça toute l’année, et si le meurtre pouvait devenir un métier qu’un homme pût exercer sans danger de procès ! Sangdieu ! je vous garantis que je serais le directeur de cette compagnie-là. Allons, partons ; nous relâcherons à Rochester où je t’offrirai un gallon de Xérès pour étrenner le marché.

Ils sortent.