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SCÈNE I.

cher homme par mes paroles, — et enfin, Mosby, nous en sommes venus — à composition pour la mort de mon mari. — Je lui ai donné dix livres pour soudoyer les coquins — qui devront par quelque guet-apens faire disparaître le ladre. — Lui mort, Greene doit avoir vingt livres de plus — et rentrer en possession de ses terres. — Voilà ce dont nous sommes convenus, et il est immédiatement parti pour — Londres, afin de consommer le meurtre.

mosby.

— Et vous appelez ça de bonnes nouvelles ?

alice.

Oui, cher cœur ; n’ai-je pas raison ?

mosby.

— Ce serait une réjouissante nouvelle d’apprendre que le ladre est mort. — Mais, croyez-moi, Alice, je trouve extrêmement mauvais — que vous soyez assez étourdie — pour faire part de nos affaires au premier maroufle venu. — Quoi ! révéler nos projets à tous les étrangers, — spécialement dans un cas de meurtre ! Mais c’est justement le moyen — de faire tout savoir à Arden lui-même, — et de provoquer à la fois ta ruine et la mienne. — Être averti, c’est être armé. Qui menace son ennemi — lui prête une épée pour se mettre en garde.

alice.

— J’ai fait pour le mieux.

mosby.

— Eh bien, puisque c’est fait, prenons-en gaîment notre parti. — Tu connais ce Greene. N’est-il pas religieux ? — C’est, je crois, un homme d’une grande dévotion.

alice.

— Oui.

mosby.

— Eh bien, chère Alice, ne te mets pas en peine. J’ai un expédiant — pour réparer tout le dommage.