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SCÈNE I.

francklin.

— S’il reste, ce ne sera pas ma faute. — Mosby, adieu, et veillez à tenir votre serment.

mosby.

— J’espère qu’il n’est pas jaloux de moi, maintenant.

arden.

— Non, Mosby, non ; considérez-moi désormais — comme votre meilleur ami, et sur ce, adieu.

Sortent Arden, Francklin et Michel.
alice.

— Je suis bien aise qu’il soit parti ; il a été sur le point de rester. — Mais avez-vous remarqué comme je m’en suis tirée ?

mosby.

— Oui, Alice, et c’était habilement joué. — Mais quel drôle que ce peintre, ce Clarke !

alice.

— Voilà-t-il pas un beau poison qu’il nous a donné là ! — Eh ! mais Arden se porte aussi bien à présent qu’auparavant. — Il aurait fallu quelque fine mixture — qui eût donné au bouillon un goût délicat. — Cette poudre était trop grossière et trop révulsive.

mosby.

— N’importe. S’il en avait pris trois cuillerées de plus, — il était mort, et nos amours continuaient.

alice.

— Et elles continueront, Mosby, quoiqu’il soit vivant.

mosby.

— C’est impossible ; j’ai juré — de ne plus te solliciter désormais — et, tant qu’il vivra, de ne plus t’importuner.

alice.

— Il n’en est pas besoin, c’est moi qui t’importunerai. — Quoi ! est-ce qu’un serment te fera renoncer à mon amour ? — Comme si moi-même je n’en avais pas juré tout