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SCÈNE I.

arden.

— Je ne me sens pas bien. Il y a quelque chose de malsain — dans cette soupe. Est-ce toi qui l’as faite, Alice ?

alice.

— Oui, et voilà pourquoi vous ne l’aimez pas !

Elle jette la soupe par terre.

— Je ne puis rien faire qui soit à votre goût ! — Vous feriez mieux de dire que je vous ai empoisonné ! — Je ne puis dire un mot ni jeter un regard de côté, — qu’il ne s’imagine que j’ai agi de travers.

Montrant Mosby.

— Voilà celui que vous m’avez si souvent jeté à la tête. — Maintenant je veux être convaincue ou me justifier tout à fait. — Je te somme de parler à cet homme défiant, — toi, Mosby, toi qui voudrais me voir pendre. — Quelle faveur as-tu jamais obtenue au delà d’un baiser — à ton arrivée ou à ton départ de la ville ?

mosby.

— Vous vous faites tort à vous-même comme à moi, en émettant ces doutes : — votre aimable mari n’est pas jaloux.

arden.

— Eh ! ma chère dame Alice, ne puis-je être malades — ans que vous vous accusiez vous-même ? — Francklin, tu as une boîte de mithridate ; — j’en prendrai un peu à tout événement.

francklin.

— Faites, et montons immédiatement à cheval. — Je gage ma vie contre la vôtre que vous allez vous remettre.

alice.

— Donnez-moi une cuiller. Je vais en manger moi-même. — Je voudrais qu’elle fût pleine de poison jusqu’au bord. — Alors mes soucis et mes chagrins auraient