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ARDEN DE FEVERSHAM.

— Mosby, nous résoudrons cette question toute à l’heure. — Alice, Préparez mon déjeuner, il faut que je parte.

Sort Alice.

— Pour ces terres, Mosby, elles sont à moi — par lettres patentes de sa majesté — Mais il faut que j’aie un mandat pour ma femme. — On dit que vous cherchez à me ravir son amour… — Misérable, que fais-tu dans sa société ? — Ce n’est pas la compagne qui convient à un si vil coquin.

mosby.

— Arden, je ne songeais pas à elle ? je venais pour toi ; — mais, plutôt que d’empocher cette insulte…

francklin.

— Que prétendez-vous, monsieur ?

mosby.

Je châtierais le plus hardi de vous deux.

Il va pour tirer l’épée. Arden la lui enlève.
arden.

— Allons, drôle ! vous ne pouvez pas porter une épée ; — les statuts l’interdisent aux artisans ; — cela, je vous le garantis… Maintenant usez de votre poinçon, — de votre aiguille espagnole, de votre fer à repasser. — Car cette épée restera dans mes mains. Et faites bien attention à mes paroles, — mon petit ravaudeur, c’est à vous que je m’adresse, — la prochaine fois que je te surprends près de ma maison, — au lieu de jambes, je te ferai ramper sur des moignons !

mosby.

— Ah ? maître Arden, vous m’avez outragé ! — J’en appelle à Dieu et au monde entier.

francklin.

— Bah ! peux-tu nier que tu aies été ravaudeur ?