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ARDEN DE FEVERSHAM.

michel.

— Eh bien, alors, je dis que je tuerai mon maître, — ou n’importe qui vous voudrez.

alice.

— Mais, Michel, aie soin de faire la chose habilement.

michel.

— Bah ! quand je serais pris, jamais je n’avouerai — que vous en ayez rien su, et Suzanne, étant vierge, — pourra aisément obtenir ma grâce et me sauver de la hart.

alice.

— Ne te fie pas à ça, Michel.

michel.

— Vous ne pourriez pas m’affirmer que je n’ai jamais vu pareille chose. — Mais, madame, dites-le lui, que je vive ou que je meure, — je la ferai plus cossue que ne le pourraient vingt peintres réunis ; car je me débarrasserai de mon frère aîné, — et alors la ferme de Bocton est à moi. — Qui donc ne risquerait pas quelque chose pour une maison et une terre, — quand il peut les avoir par un bon coup de main ?

Entre Mosby.
alice.

— Voilà Mosby. Michel, retire-toi, — et que ni lui ni personne ne se doute de tes projets.

Sort Michel.

— Mosby ! Mon amour !

mosby.

Laissez-moi, vous dis-je, et ne me parlez plus désormais.

alice.

— Un mot ou deux, cher cœur, et puis je me tairai. — Il est encore de très-bonne heure, tu n’as rien à craindre.