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ÉDOUARD III.

toi maintenant chevalier du roi Édouard ; — pour soutenir ton rang, je t’accorde en toute propriété, — à toi et aux tiens, cinq cents marcs de revenu.

Entre Salisbury.

— Bienvenu, lord Salisbury ! Quelles nouvelles de Bretagne ?

salisbury.

— Voici, puissant roi : nous avons conquis le pays, — et Jean de Montfort, régent de cette province, — offre cette couronne à votre altesse, — en protestant de sa sincère allégeance.

édouard.

— Nous te remercions pour tes services, vaillant comte. — Mets en réquisition notre faveur, car nous te la devons.

salisbury.

— Mais maintenant, milord, après cette joyeuse nouvelle, — il faut que ma voix redevienne tragique, — et que je chante de douloureux événements.

édouard.

— Eh quoi ! nos gens ont-ils eu le dessous à Poitiers ? — Mon fils était-il enveloppé par des forces trop supérieures ?

salisbury.

— Oui, milord ; moi chétif, — et quarante autres chevaliers éprouvés, — munis d’un sauf-conduit scellé du sceau du dauphin, — nous nous dirigions de ce côté-là pour reconnaître la détresse du prince Édouard, — quand une troupe de lances nous rencontra, — nous surprit et nous amena prisonniers au roi de France. — Celui-ci, fier de ce succès et altéré de vengeance, — commanda sur-le-champ