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ÉDOUARD III.

pour qu’ils t’appellent leur roi ; — car ce que le glaive décime, ce que l’incendie dévore, — n’est plus considéré comme nôtre.

édouard.

— L’expérience nous enseigne cette vérité — que la paix a d’autant plus de charmes — qu’est plus complète la répression des offenses. — Pourtant, nous voulons prouver aujourd’hui que — nous savons maîtriser nos ressentiments — autant que l’emporter sur autrui par la force de l’épée. — Triomphe donc, Philippa, nous cédons à tes instances, — Ces hommes vivront pour rendre grâces à la clémence. — Ô tyrannie, ne frappe que toi-même de tes terreurs !

les bourgeois.

— Longue vie à votre altesse ! heureux soit votre règne !

édouard.

— Allons, retirez-vous, retournez à la ville ; — et, si cette générosité a mérité votre affection, — apprenez désormais à vénérer Édouard comme votre roi.

Les bourgeois sortent.

— Maintenant, si nous pouvions apprendre quel est ailleurs l’état de nos affaires, — nous établirions nos hommes dans une garnison provisoire, — jusqu’à la fin du triste hiver… — Mais qui vient là ?

Entrent Copland et le roi David (11).
derby.

— C’est Copland, milord, et David, roi des Écossais.

édouard.

— Est-ce là cet écuyer du nord, si fièrement présomptueux, — qui n’a pas voulu céder son prisonnier à ma reine ?