trompettes entonnant la retraite. — Tous ceux qui sont partis avec lui ne sont pas tués, j’espère ; — quelques-uns reviendront avec la nouvelle, bonne ou mauvaise.
— Ô joyeux spectacle ! le victorieux Édouard est vivant !
— Bienvenu, brave prince !
Bienvenu, Plantagenet !
— Après avoir rendu mon hommage, comme il sied, — lords, je vous salue par de cordiales actions de grâces. — Et maintenant voyez, après mes labeurs d’hiver, — après ma pénible traversée sur l’océan orageux — de la guerre aux golfes dévorants et aux brisants d’acier, — je rapporte au port souhaité ma cargaison, — l’espoir de mon épée, la douce récompense de mon voyage ; — et ici, avec le plus humble respect, j’offre — en sacrifice ce premier fruit de ma victoire, — cueilli aux portes même de la mort, — le roi de Bohême, que j’ai tué, mon père ! — Des milliers de ses gens m’avaient cerné — et multipliaient sur mon cimier bossué, — comme sur une enclume, les coups formidables de leurs glaives. — Pourtant un courage de marbre me soutenait toujours ; — et quand mes bras las, à force de frapper, — comme la hache continuellement en mouvement du bûcheron — qui est obligé de couper une charge de bois, — commençaient à faiblir, aussitôt je me suis rappelé — les présents que vous m’aviez faits, et mes vœux fervents, — et