Plus belle et plus chaste…
— Je ne t’ai pas dit de parler de chasteté, — et de gaspiller ainsi le trésor de son âme ; — car je la voudrais plutôt pleine de charité que de chasteté. — Rature-moi ce vers de la lune, je n’en veux pas, — et compare ma belle au soleil. — Dis qu’elle a trois fois plus de splendeur que le soleil, — que sa perfection rivalise avec le soleil, — qu’elle produit autant de délices que le soleil, — qu’elle dégèle l’hiver glacé, comme le soleil, — qu’elle réjouit le doux été, comme le soleil, — qu’elle éblouit les contemplateurs, comme le soleil ; — et, poursuivant ce rapprochement avec le soleil, — dis-lui d’être aussi bonne et aussi généreuse que le soleil, — qui sourit à l’herbe la plus infime — aussi tendrement qu’à la rose embaumée. — Voyons donc ce qui suit ce vers de clair de lune.
Plus belle et plus chaste que la reine des ombres,
Plus intrépide dans la constance…
Dans la constance ! que qui donc ?
Que ne l’était Judith.
— Oh ! le vers monstrueux ! Maintenant mets-lui une épée à la main, — et je lui ferai ma cour pour qu’elle me coupe la tête. — Efface, efface, bon Lodowick ! Écoutons la suite.
— Voilà tout ce qui est fait jusqu’à présent.
— Merci donc ! tu as fait peu de mal ; — mais le peu qui