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ÉDOUARD III.

tout, — si, pour s’éclipser elle-même, elle apparaissait — telle que je l’ai vue, quand elle était elle-même.

édouard.

— Quel charme étrange devaient donc receler ses yeux, — alors qu’ils dépassaient en éclat leur éclat actuel, — si, ternis comme ils le sont aujourd’hui, ils ont le pouvoir de détourner — mes regards asservis de l’éblouissante majesté — pour les fixer sur elle-même dans une admiration éperdue !

la comtesse.

— Je me prosterne humblement plus bas même que le sol, — et j’incline, en avant de mes durs genoux, mon cœur attendri, — pour attester mon obéissance à votre altesse, — en lui offrant les millions de remercîments d’une sujette — pour cette royale présence dont la seule approche — a chassé de ma porte la guerre et le danger.

édouard.

— Relève-toi, lady ! Je viens pour t’apporter la paix, — bien qu’à ce prix j’aie recueilli la guerre.

la comtesse.

— Une guerre contre vous, mon prince ? non pas ! Les Écossais sont partis, — et ils galopent vers l’Écosse en toute hâte.

ÉDOUARD, à part.

— De peur d’être captif ici même et de languir dans un humiliant amour, — il faut que je parte.

Haut.

Nous allons poursuivre les Écossais. Artois, en avant !

la comtesse.

— Arrêtez un moment, mon gracieux souverain, — et permettez que l’autorité d’un puissant roi — honore notre toit. Mon mari, qui est en guerre, — triomphera de joie, en apprenant cela. — Donc, mon cher suzerain, ne sois pas