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SCÈNE II.

pas des Écossais. — Pourquoi donc fermez-vous ainsi vos portes à vos amis ?

la comtesse.

— Je puis avec raison t’offrir la bienvenue, neveu, — car tu viens à point pour chasser d’ici mes ennemis.

montague.

— Le roi lui-même est venu jusqu’ici en personne ; — descendez, chère tante, pour féliciter son altesse.

la comtesse.

— Comment pourrais-je faire à sa majesté un accueil — digne de mon zèle et de sa grandeur ?

Elle descend du rempart.
Fanfare. Entrent le roi Édouard, Warwick, Artois et d’autres (4).
édouard.

— Eh quoi ! les renards ravisseurs se sont-ils enfuis, — avant que nous puissions leur donner la chasse ?

warwick.

— Ils se sont enfuis, mon suzerain ; mais, avec des cris joyeux, — nos ardents et hardis limiers se sont élancés à leurs trousses.

La comtesse reparaît avec sa suite.
édouard.

— Voici le comtesse, n’est-ce pas, Warwick ?

warwick.

— Elle-même, mon suzerain. Mais la crainte de la captivité, — comme un vent pernicieux soufflant sur la fleur de mai, — a terni, flétri, dévasté, ruiné sa beauté.

édouard.

— A-t-elle été plus belle qu’elle n’est, Warwick ?

warwick.

— Mon gracieux roi, elle ne semblerait plus belle du