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PÉRICLÈS.

LE MATELOT TYRIEN, à Lysimaque.

Monsieur, — voici l’homme qui peut répondre — à toutes vos demandes.

lysimaque.

— Salut, vénérable seigneur ! que les dieux vous gardent !

hélicanus.

— Et vous aussi, monsieur, et puissiez-vous avoir une vie plus longue que la mienne, — et une mort somme je la voudrais !

lysimaque.

Voilà un bon souhait. — Étant sur la côte en train d’honorer les fêtes de Neptune, — j’ai vu ce magnifique navire voguer devant nous, — et je suis venu à bord pour savoir d’où vous venez.

hélicanus.

D’abord, monsieur, quelle est votre fonction ?

lysimaque.

— Je suis gouverneur du pays qui est devant vous.

hélicanus.

Monsieur, — notre vaisseau est de Tyr ; il a à son bord le roi, — un homme qui depuis trois mois n’a parlé — à personne et ne s’est nourri que juste assez — pour prolonger sa douleur.

lysimaque.

— Quel est le motif de son affliction ?

hélicanus.

— Ce serait trop long, monsieur, à raconter en détail ; — mais sa douleur a pour cause principale la perte — d’une fille et d’une épouse bien-aimées.

lysimaque.

— Ne pourrions-nous donc pas le voir ?

hélicanus.

Vous le pouvez, — mais votre visite est inutile ; il ne veut parler — à personne.