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PÉRICLÈS.

Elle ne se demande même pas si cela me plaît ou non !… — N’importe, approuve son choix, — et je ne veux plus de délai. — Tout beau ! le voici qui vient !… Dissimulons.

Entre Périclès.
périclès.

— Toute félicité au bon Simonide !

simonide.

— Comme à vous, messire ! Je vous suis fort obligé — pour votre charmante sérénade de la nuit dernière ; mes oreilles, — je le proteste, n’ont jamais été rassasiées — d’une harmonie aussi délicieusement agréable.

périclès.

— C’est le bon plaisir de votre grâce qui me vaut cet éloge, — non mon mérite.

simonide.

Messire, vous êtes le maître de la musique.

périclès.

— Je suis le pire de tous ses élèves, mon bon seigneur.

simonide.

— Laissez-moi vous demander une chose. Que pensez-vous, messire, de — ma fille ?

périclès.

Ce que je pense de la plus vertueuse princesse.

simonide.

— Et de plus elle est belle, n’est-ce pas ?

périclès.

— Comme un beau jour d’été ; prodigieusement belle.

simonide.

— Ma fille, messire, pense beaucoup de bien de vous, — oui, messire, tant de bien qu’il faut que vous soyez son maître, — et qu’elle veut être votre élève ; ainsi réfléchissez.

périclès.

— Je suis indigne d’être son précepteur.