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LES APOCRYPHES.

par Th. Cotes pour John Waterson (1684). » Sur la page faisant titre s’épanouit le même fleuron que nous avons déjà remarqué au titre de la première édition du Roi Lear, un œillet entouré d’un cadre de la Renaissance portant cette inscription mystérieuse : HEBDDIM. HEB. DDIEV. — Sur le verso opposé au titre de la pièce sont deux notes d’une encre déjà jaunie, écrites au siècle dernier par deux commentateurs de Shakespeare qui ont successivement possédé le volume, le docteur Grey et le docteur Farmer. La note de Farmer est ainsi conçue : « Cette pièce, les Deux nobles parents, est empruntée au Conte du chevalier de Chaucer. Morrell dans son édition de Chaucer dit « que les auteurs du drame ont ponctuellement observé l’ordre et les incidents du conte original, tout en omettant certaines circonstances, comme les grands et nobles préparatifs du tournoi, la belle description des divers temples, et la solennité des funérailles d’Arcite. Toutefois la pièce est fort digne d’être lue et renferme d’inimitables traits qui attestent la main magistrale de Shakespeare. » Voici la note de Grey : « Presque tout, sinon tout le premier acte, semble avoir été écrit par Shakespeare ; ainsi que la première scène de l’acte III, et tout le dernier acte, à l’exception de la scène II. »

Cette note de Grey, qui n’a pas encore été mise au jour, est particulièrement intéressante en ce qu’elle résume exactement les conclusions d’un travail publié en 1833 par un professeur de l’Université d’Édimbourg, M. William Spalding. Dans une savante analyse des Deux nobles parents, M. Spalding fait très-minutieusement la part des deux auteurs qui ont collaboré à ce drame ; comme Grey, il attribue à Shakespeare tout le premier acte, la première scène du troisième acte, et tout le dernier acte, à l’exception de la scène II, et il impute à Fletcher le reste de la pièce, y compris l’action secondaire dont la fille du geôlier est l’hé-