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ACTE IV, SCÈNE II.

pirithoüs.

Je soupçonne qu’il est prince aussi, — et plus grand que l’autre, s’il est possible ; car son extérieur — a tout le prestige de la noblesse. — Il a un peu plus de corpulence que le chevalier dont on vient de parler, — mais le visage bien plus doux ; son teint — est empourpré, comme une grappe mûre ; il a sans doute conscience — de tout ce qu’il va défendre, et il n’en est que plus apte — à faire de cette cause la sienne ; son visage laisse paraître — toutes les belles espérances qu’il conçoit de son entreprise. — Et, quand il est en colère, une calme vaillance, — pure de toute exagération, pénètre toute sa personne — et guide son bras aux braves actions. Craindre lui est impossible, — il n’est pas d’une trempe assez molle. Sa tête est blonde ; — sa chevelure épaisse, bouclée et emmêlée comme la cime du lierre, — inextricable à la foudre même ; sa face — porte la livrée de la vierge guerrière, — toute rose et toute blanche, car la barbe ne l’a pas encore parée ; — dans ses yeux qui roulent la Victoire trône, — comme si elle comptait à jamais couronner sa valeur ; — son nez est proéminent, signe de noblesse ; — ses lèvres rouges, après les combats, sont faites pour les femmes.

émilie.

— Et il faut aussi que ces hommes meurent !

pirithoüs.

Quand il parle, sa voix — résonne comme une trompette, tous ses traits — sont comme un homme doit les souhaiter, vigoureux et nets. — Il porte une hache de bel acier, dont le manche est d’or. — Son âge, environ vingt-cinq ans.

le messager.

Il y en a un autre, — un petit homme, mais qui, par l’énergie de l’âme, semble — aussi grand qu’aucun. Je n’ai jamais vu — un tel extérieur tant promettre.