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LES DEUX NOBLES PARENTS.

et la moelle de mon intellect, — pour que vous vous écriiez continuellement : par où ? et comment ? et pourquoi ? — Ô capacités de la serge la plus grossière, jugements embrouillés, — ai-je dit : voici comment, et voilà où, — et voici quand, pour que personne ne me comprenne ? — Proh Deum ! medius fidius. Vous êtes tous des nigauds ! — Car quoi ? Ici je me tiens ; ici le duc arrive ; là vous êtes, — cachés dans le fourré. Le duc paraît, je l’aborde, — et je lui débite maintes choses savantes, — et maintes figures ; il écoute, hoche la tête, marmonne, — et puis s’écrie : splendide ! Alors je poursuis ; et enfin — je jette mon bonnet en l’air. Attention, là ! Vous alors, — comme autrefois Méléagre et le sanglier, — vous débusquez gracieusement devant lui, tels que de vrais amants, — vous vous précipitez en corps décemment et, — ravissamment, pour ainsi dire, vous défilez et vous filez, mes enfants !

premier campagnard.

— Et ravissamment nous le ferons, maître Gerrold.

deuxième campagnard.

— Passons en revue la troupe. Où est le joueur de tambourin ?

troisième campagnard.

Hé ! Timothée !

le joueur de tambourin.

— Voici, mes enragés ; je suis à vous.

gerrold.

Mais, je le demande, où sont les femmes ?

quatrième campagnard.

Voici Friz et Madeleine.

deuxième campagnard.

— Et la petite Luce, aux jambes blanches, et la dondon Barbery.

premier campagnard.

— Et la rousse Nell, qui n’a jamais manqué à son maître.