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être, qui jouisse de cette raison saine & solide, qui seule peut constituer un caractère uniforme & parfait. C’est ainsi qu’avec la vertu, le vice dispose de leur conduite, alternativement vainqueur & vaincu ; car il est évident par ce que nous avons dit jusqu’à présent, que, quel que soit dans une Créature le désordre des affections, tant par rapport aux objets sensibles, que par rapport aux Etres intellectuels & moraux ; quelque effrénés que soient ses principes ; quelque furieuse, impudique ou cruelle qu’elle soit devenue, si toutefois il lui reste la moindre sensibilité pour les charmes de la vertu ; si elle donne encore quelque signe de bonté, de commisération, de douceur, ou de reconnaissance ; il est, dis-je, évident que la vertu n’est pas morte en elle, & qu’elle n’est pas entièrement vicieuse & dénaturée.