Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/307

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

leur véhémence. Nous avons prouvé que leur excès était contraire à la félicité ; & qu’elles précipitaient dans une misère actuelle la Créature qu’elles dépravaient ; que leur empire ne s’accroissait jamais qu’aux dépens de notre liberté, & que par leurs vues étroites & bornées, elles nous exposaient à contracter ces dispositions viles & sordides si généralement détestées. Rien n’est donc & plus fâcheux en soi, & plus funeste dans les conséquences, que de les écouter, que d’en être l’esclave, & que d’abandonner son tempérament à leur discrétion, & sa conduite à leurs conseils.

D’ailleurs, ce dévouement parfait de la Créature à ses intérêts particuliers, suppose une certaine astuce dans le commerce, & je ne sais quoi de fourbe & de dissimulé dans la conduite & dans les actions : & que deviennent alors la