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indifférence pour tout avancement, une consommation misérable du temps, l’indolence, la mollesse, la fainéantise & la révolte d’une multitude d’autres passions que l’esprit énervé, stupide, abruti, n’a ni la force, ni le courage de maîtriser. Voilà les effets palpables de cet excès.

Les désavantages que cette sorte d’intempérance fait supporter à la société, & les avantages qui reviennent au monde de la sobriété contraire, ne sont pas moins évidents. De toutes les passions, aucune n’exerce un plus sévère despotisme sur ses esclaves. Les tributs n’adoucissent point son empire : plus on lui accorde, plus elle exige. La modestie & l’ingénuité naturelles, l’honneur & la fidélité sont ses premières victimes. Il n’y a point d’affections déréglées dont les caprices impétueux soulèvent tant