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bien & leur étude principale, s’accordassent avec eux sur ce point.

Mais s’il y a dans toute sensation voluptueuse un point où le plaisir finit & la fureur commence ; si la passion a des limites qu’elle ne peut franchir sans nuire aux intérêts de la Créature, qui déterminera ces limites ? qui fixera ce point ? « La Nature, seule arbitre des choses. Mais où prendre la Nature ?… Où ? dans l’état originel des Créatures, dans l’homme dont une éducation vicieuse n’aura point encore altéré les affections. »

Celui qui a eu le bonheur d’être plié dès sa jeunesse à un genre de vie naturel, d’être instruit à la sobriété, pourvu d’un talent honnête & garanti des excès & de la débauche, exerce sur ses appétits un pouvoir absolu. Mais ces esclaves, pour être soumis, n’en sont pas moins propres à ses plaisirs.